Comment terminer le voyage une fois de retour au bercail? Comment conclure en une phrase un an et demi d'ailleurs?
Ici pas de conclusion puisque le voyage continue d'une manière ou d'une autre... Nos amis chiliens commencent à prévoir leur voyage en France. Le pont transatlantique existe bel et bien.
Ca y est le compte à rebours à commencé: nous avons presque acheté les billets-retour.
Déjà nous direz-vous? Oui déjà. Un an et demi à la vitesse de l'éclair. Alors nous vendons les meubles, prenons les derniers bols d'air et écrivons des listes des choses que nous ferons absolument une fois en France.
Voilà quelques échantillons:
manger un sandwich baguette et un pain au chocolat. Parce que c'est un savoir faire qui n'a visiblement pas traversé l'océan
faire la fête avec les copains et leur faire (vous faire) des hot dog avec de l'avocat et des tomates
montrer les 4000 photos à nos familles (avec les explications détaillées...)
Quand l'Etat organise des expos d'art contemporain dans les monuments religieux dont il a la charge, ça peut donner ça:
En l'occurrence cette jolie paire de fesses qui semble envoyer promener la sainte trinité et les souverains pontifes était bien en vue dans une abbaye jésuite argentine.
En levant les yeux au ciel, on peut voir qu'il y a parfois plus dangereux que de passer sous une échelle: il y a passer sous une armoire normande ! Une armoire normande uruguayenne qui plus est.
A cela nous tirons plusieurs conclusions:
Il n'y a pas que le ciel qui peut nous tomber sur la tête.
Même de l'autre côté de l'Atlantique, les grands parents ont des meubles plus grands que les portes. On se demande d'ailleurs comment le bateau a pu rentrer dans la bouteille.
L'Uruguay c'est loin de la Scandinavie: Ici, les armoires n'ont pas de nom à la con (genre "grüdbugl"), ne se portent pas à une main et sont en vrai bois d'arbre.
La prochaine fois que votre copain ou votre colocataire vous dira qu'il a vu une armoire qui volait, arrêtez de vous poser des questions sur son état mental et/ou éthylique et accordez lui au moins le bénéfice du doute. Merci pour lui.
Il est tard et on est un peu secs. On appréciera donc toute contribution apportée à cette liste...
Voilà la moto(bylette) avec laquelle on a parcouru l'Amérique latine, l'Uruguay, le petit port uruguayen de Colonia.
Cheveux aux vent, et regard à l'horizon, on se sentait comme Peter Fonda et Dennis Hopper dans Easy Rider. On aurait presque pu faire des dérapages dans le sable, mais pour ça, il aurait fallu que la bécane ait des freins...
Pour les moqueurs, je précise: c'est pas parce qu'il y a un petit panier blanc accroché au guidon (très pratique au demeurant) que c'est un vélo. C'est un engin motorisé!!! Et ça monte à 30 km/h poignée dans le coin. Sauf dans les côtes...où l'un des deux doit descendre (et pousser parfois).
Buenos Aires, c'est le pays du tango. Cette danse de bordel devenue danse de salon. La jambe qui glisse sur le sol lentement, la pointe du pied qui effleure le parquet. Le couple, l'homme et la femme qui tournent sur eux même, comme les aiguilles d'une horloge. Puis les pas rapides, des chaussures qui se croisent, se chevauchent, s'empêchent et se libèrent. Sur talons... évidemment.
Alors nous avons essayé, nous aussi, les pas, le regard de braise et le bras ferme. Même si le résultat n'a rien de spectaculaire (non nous ne vous ferons pas une démonstration en France), c'est beau et ça donne des ailes...
A Alta Gracia, en Argentine, nous visitons la maison d'enfance d'Ernesto Guevara. Le petit garçon venu soigner son asthme, le petit fils de bourgeois qui faisait tourner la tête de ses copines de classe... On cherche des yeux un signe, un petit quelque chose qui pouvait annoncer la suite... Qu'est ce qui mène un homme à la révolution?
Et le temps d'un repas, à quelques mètres de là, dans la maison d'un "Barbudo", un vieux de la vieille, on sent l'air de Cuba arriver jusqu'à nos narines...
La légende est intacte.
Lire et écrire est avancer.
La jeunesse se doit de créer
Une jeunesse qui ne créé pas est une erreur.
Il faut s'endurcir
sans jamais perdre la tendresse.
Que l'Université se vêtisse
de noir, de mulâtre, d'ouvriers, de paysans
qu'elle s'habille de peuple...
Nous devons faire prendre conscience au travailleur
de l'importance de l'acte créatif
qu'il réalise jour après jour. Faire du travail
quelque chose de créateur,
quelque chose de neuf.
Nous avons l'exigence d'être un humain qui frôle
le meilleur de l'être humain,
et que le meilleur de l'humain se purifie à travers
le travail, l'étude et l'exercice de la solidarité,
poursuivie par le peuple.
Soyez toujours capables de sentir au plus profond de vous,
la moindre injustice commise contre qui que ce soit
n'importe où dans le monde.
C'est la plus belle qualité d'un révolutionnaire...
Alors moi quand je passe une douane j'ai envie que ça se passe bien, je me rase et prépare la liste de sujets de discussion à aborder avec le douanier.
Pour l'Argentine ça donne ça:
Heureusement que Maradona a repris l'équipe nationale, perdre contre le Chili était inadmissible
Messi est le meilleur joueur a l'heure actuelle
Avoir choisi Benoit XVI est une erreur, ça aurait du être un latino
...
On arrive donc au poste frontière a 4500m d'altitude et on commence à poireauter.
Une heure après, monte un douanier dans le bus, avance jusqu'à ma place, et me dit de le suivre avec mon sac a dos, ainsi que 2 autres mecs, un hollandais et un argentin.
On se retrouve donc moi et le douanier dans un hangar sordide, entre deux préfas dézingués et des carcasses de bagnoles. Il me demande alors de baisser mon pantalon.
Un fois le futal sur les chevilles, il me dit de descendre le caleçon. Allons y gaiement...
Comme je ne m'exécute pas assez vite à son goût, il me lâche laconiquement: "un français a collé de la drogue sur ses cuisses". (Entre nous les cuisses c'est plus bas)
Et je suis remonté dans le bus sans qu'il ait jeté ne serait-ce qu'un coup d'oeil dans mon sac.
Moralité: Si on veut passer de la drogue en Argentine, mieux vaut la mettre dans son bagage que dans son slip. En plus ça grattera moins pendant les 12 heures de bus...
Et puis les problèmes de drogue, c'est Maradona qui les a, pas moi... ( A rajouter a la liste du début)
Dernière séance photo du désert d'Atacama: la laguna Cejar y los Ojos del salar.
Encore une expérience à faire au bout du monde: celle de se baigner dans un lac plus salé que la Mer Morte. Vous flottez tellement que vous avez l'impression d'être sur un matelas pneumatique. Et vous vous sentez légers, légers... C'est bon pour le moral!
D'ailleurs Gaëtan est tellement léger qu'il est comme le Schmilblick: il tient dans la main!
Quand il marche sur l'eau, il a tendance à se prendre pour l'Ecce Homo...
"J'ai toujours aimé le désert. On s'asseoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n'entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence..." "Ce qui embellit le désert c'est qu'il cache un puits quelque part..."
D'un cyber café du désert, voilà les photos de ce qu'on vient de croiser. C'est tout frais (façon de parler, vu les 38 degrés qu'on se paie tous les jours). Des lamas, des flamands roses, un salar, des geysers, des dunes, des lacs à 4500 mètres d'altitude.
Les couleurs sont incroyables, la solitude immense, et la chaleur écrasante.
On goûte à des plats plutôt riches à base de fèves, de riz, de patates et de quinoa (oui oui tout ça en même temps). Autant dire que vous avalez une goutte d'eau et vous êtes calés pour trois jours. Efficaces les atacamènes...
Désolée pour la longueur du billet mais un lac salé nous attend. Ainsi qu'une grande bouteille de jus de fruit frais. S'entend.
De passage par Santiago, histoire de laver nos fringues (ou de décaper c'est selon), nous en profitons pour mettre en ligne les photos de Patagonie.
Vous pourrez voir qu'on a retrouvé les acteurs du film d'Aurélie et Fabien. Les pingouins, à la démarche gracile et au léger embonpoint, sont fidèles au poste.
Nous repartons demain matin pour le nord. 23 heures de bus nous attendent. De quoi écouter une douzaine de fois la même musique et manger des kilos de chips...
Nous revenons ce matin d'une rando de quatre jours dans le parc Torres del Paine, en terre de feu. Des glaciers, des montagnes, des lacs, de la pampa, des forêts. Sûrement un concentré de ce qu'il y a de plus beau. Et un concentré d'anecdotes aussi: la tente prêtée par des copains qui se casse en deux la première nuit, les rafales de vent qui menacent de se barrer avec votre double toit, la pluie, la cuisson des pâtes la plus lente du monde (50 minutes pour deux assiettes), les 20 bornes de marche par jour avec un sac à dos de 15 kilos, le cassage de gueule dans les règles de l'art à la sortie des toilettes du camping (oui c'est con), la route inondée et l'obligation de traverser avec le zodiac des gardes forestiers...
On en oublie sûrement. Les photos arrivent. Z'allez voir comme c'est beau!
Ca y est les sacs à dos sont prêts. Du réchaud à la boussole, en passant par les duvets et le couteau suisse, je crois qu'on est parés. Nous partons samedi matin explorer les extrêmes du Chili, puis les pays alentours.
La terre de feu d'abord, les glaciers et les pingouins. Le désert d'Atacama, ensuite, avec les lamas, les cactus et les flamands roses. L'Argentine ensuite, le nord: Salta puis Buenos Aires. Pour finir, le bateau jusqu'en Uruguay, à Montevideo. Voilà le programme.
Ci-dessous, la carte de nos destinations. Pour ceux qui veulent rêver avec nous, les yeux ouverts. On envoie les photos dès que possible.
Allez, depuis le temps que vous lisez ce blog, vous êtes presque de la famille (certains d'entre vous en sont déjà d'ailleurs). Donc on vous présente Tata Liliane et Tonton Richard, venus passer la semaine de Noël avec nous, en été. Oui oui on est encore en été, je sais ça énerve mais c'est comme ça. Ils sont donc arrivés en pulls et pantalons d'hiver le 24 décembre, vêtements qu'ils ont du supporter pendant 2 jours, par 30 degrés le temps qu'on retrouve leurs valises (sic). Mais non, on est pas comme ça, on leur a prêté un T-shirt et une paire de tongs...
Avec eux, et au pas de courses, on a fait (liste non exhaustive dans le désordre):
-un réveillon de Noël dans une cabane de la Cordillère -une distribution de cadeaux sous un très joli petit sapin en plastique -un forçage de la barrière douanière pour aller rechercher des valises coincées à l'aéroport -mon anniversaire dans un super bar, avec du pisco, de la viande, des oignons, et des frites -un retour en fanfare du à une extra cuite dans le bar en question (24 ans ça se fête) -deux jours à Valparaiso la belle -du stop dans un pick up -les boutiques d'un mall gigantesque -un repas au marché de poisson où ça sent le poisson qui a marché (beaucoup) -toutes les boutiques d'artisans qu'on a pu croiser (oui toutes), merci Tonton. -une orgie de bonbons -143 224 photos murales de Valparaiso (à peu près) -l'expérience de chauffeurs de taxi qui ne voient pas les dos d'ânes (ni les stops) -l'apprentissage laborieux de l'ocarina
Le contexte: Notre appartement se loue avec stationnement et on n'a pas de voiture. On sous-loue donc le stationnement 40 000 pesos.
Les faits: Mercredi 10 Décembre j'ai rendez vous a 8h du matin avec le nouveau locataire du stationnement.
On discute deux minutes, il me dit qu'il va en France le mois prochain à Lourdes, Paris, puis Cambrai. Je trouve le parcours étonnant mais sans plus.
Au moment de faire le chèque, il se goure plusieurs fois en écrivant le montant (je commence a me dire que mon pain perdu dans le four va cramer). Il se justifie en disant qu'il est perturbé parce que le 10 est un jour spécial.
Il me demande si je sais pourquoi, je réponds non. (En fait c'est la journée internationale des droits de l'homme). Il me dit que c'est normal vu de France de ne savoir que peu de chose de l'histoire du Chili, que de toutes façons les français ne savent que des mensonges sur le Chili et me demande si je suis de gauche (là je commence a comprendre).
Il me lâche alors: "Aujourd'hui ça fait deux ans que le Sauveur du Chili est mort. A votre avis qui est le Sauveur du Chili?". N'étant pas si peu au fait de l'histoire chilienne que je le laissais paraître je dû finalement dire: "Pour vous ça doit être Pinochet". Il me répond oui.
J'ai vendu mon âme pour 40 000 Pesos (~60€).
Moralité: Quand les accusés ne sont pas jugés dans une justice libre et indépendante, on peut continuer à affirmer des contres-vérités haut et fort dans la rue. C'est vrai que c'est plus confortable d'imaginer que les disparus ont profité de l'occasion pour aller refaire leur vie avec une autre femme à l'étranger que de penser qu'ils ont été tués (au mieux) d'une balle dans le dos.
* Mon âme vaut (seulement) 40 000 pesos ** Je sais, on avait dit qu'on restait consensuel et qu'on parlait pas de politique.
Quand on a rencontré des gens sur un autre continent, Des gens avec des envies plein la tête, Il faut s’attendre à ce qu’ils partent A ce qu’ils aillent parcourir le monde Ils ne sont ni des montagnes ni des lacs Ancrés à la terre, immobiles Ils sont comme le vent ou la pluie Des éléments de passage Laissant leur empreinte dans le sable Ils traineront leur accent Comme une photo de famille Et en guise de souvenirs Ramèneront des amis
Camila, on te souhaite bon voyage Et on se revoit Ailleurs
Un petit mot pour m'excuser des indisponibilités techniques du blog ces derniers temps. C'est réglé et ça ne devrait plus arriver.
Ça prenait pas longtemps a réparer mais en fait avec mon système évolué de monitoring qui consiste a attendre que quelqu'un se plaigne la remontée d'incident est parfois longue. Pour ceux qui se poseraient des questions sur mon professionnalisme, je répondrais que au taf c'est automatique. (cordonnier/chaussure, cuchillo/palo, tout ça)
Pour ceux qui veulent des détails techniques c'est un script de démarrage de mysql dont l'update a foutu la zone.
